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Historique du trauma psychique

À la fin du XIXe siècle les accidents de train donnent lieu à des pathologies bizarres que l’on ne sait pas reconnaître. On pense alors à une origine organique, telles des hémorragies cérébrales liées au choc physique.


Pendant la guerre de 14 on se rappelle du vent du boulet des guerres napoléoniennes et on parle alors de vent de l’obus pour décrire des manifestations que là aussi on ne sait ni étiqueter ni traiter.
On pense qu’il s’agit de lésions des méninges, des vaisseaux cérébraux voir des tissus nerveux.


 

Et pourtant le traumatisme psychique a été repéré dès la fin du XIXe siècle par Herman Oppenheim. En 1889 il écrira un traité sur la névrose traumatique
Malgré cela il reste méconnu par les cliniciens et les experts sauf exceptions de cercles très restreints.


Après la seconde guerre mondiale les graves troubles que présentent les anciens combattants et les survivants des camps imposent une conceptualisation du trauma.
En France nous devons souligner le travail fondateur des psychiatres militaires et en particulier dans les années 60 du médecin général Louis Crocq qui s’appuie sur les travaux psychanalytique de Janet, Freud, Ferenczi.

Aux États-Unis les problèmes posés par les vétérans du Vietnam relancent l’intérêt pour cette pathologie et imposent de créer des centres adaptés pour leur prise en charge dans tous les pays (ils sont 700 000 blessés psychiques pour la plupart désinsérés socialement sur les 3 millions).

En 1980 la névrose traumatique fait son entrée dans les célèbres classifications du DSM 3, bible des psychiatres, classification américaine « manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux”,
sous le nom de PTSD ou en français ESPT.

En France c’est en 1988 que Claude Barrois professeur agrégé du Val-de-Grâce publie l’un des premiers ouvrages consacrés à la névrose traumatique. Et c’est alors que débute l’enseignement universitaire de cette matière.

Le professeur Louis Crocq crée un diplôme consacré au stress à Paris V en 1990 et l’ALFEST : association de langue française pour l’étude du stress et du trauma.

En 1993 est créé le premier diplôme universitaire de victimologie, ce DU sera inauguré par René Girard, cela a son importance.

 

Des magistrats, des avocats, des juristes, des associations, des philosophes, des sociologues, bien sûr des professionnels de santé abordent la problématique victimaire sous tous ses aspects.
En 1994 le docteur Xavier Emmanuelli, enseignant à ce DU de victimologie est nommé secrétaire d’État à l’action humanitaire d’urgence.
Et grâce à la collaboration entre militaires et civiles, qui reconnaissent mutuellement leurs travaux, est créée au lendemain de l’attentat du RER B à Saint-Michel le 25 juillet 1995, la cellule d’urgences médico psychologique CUMP à la demande de Jacques Chirac. Sa présidence est confiée au professeur Louis Crocq. Toute une équipe, le docteur Gérard Lopez, le Professeur Lebigot, la psychologue Carole Damiani ont travaillé à cette fondation.

 

En décembre 2016, Juliette Meadel, alors secrétaire d’État chargée de l’aide aux victimes engage un cycle de tables rondes associant professionnels de l’intervention d’urgence, psychiatres, psychologues, intervenants associatifs, représentants de

victimes. Le but de ces rencontres à caractère scientifique est de faire un état des lieux des compétences actuelles et de dégager des pistes d’amélioration dans la prise en charge des victimes. 

Ce que nous en avons retenu c’est que de gros efforts étaient faits pour l’organisation de la prise en charge, mais qu’il n’y avait pas aujourd’hui en France suffisamment de spécialistes bien formés. Et de manière anecdotique mais qui quand même a son importance qu’il y avait des thérapeutes sans grande compétence qui profitaient de la manne que constituent ces victimes …



 

En conclusion, nous pouvons dire qu’en quelques années la psycho traumatologie est devenue la discipline probablement la plus étudiée dans le champ de la psychiatrie et de la psychologie mondiale.