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L’expression « dérives sectaires » s’est imposée depuis 30 ans pour désigner les phénomènes sectaires destructeurs. Elle entre notamment dans l’intitulé de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, la MIVILUDES, qui publie d’intéressants rapports sur le sujet (site miviludes.interieur.gouv.fr).

Nous présentons ici les résultats des recherches de l’association C’est à dire au moyen d’un questionnaire anonyme de victimologie diffusé dans des groupes proposant une forme de vie commune. Ces résultats se basent sur les états des lieux réalisés à la demande de ces groupes. Le questionnaire vise à relier le vécu subi et les dommages aux personnes. Il comprend une base de questions, qui doit être adaptée aux caractéristiques de chaque groupe. Sa diffusion doit être préparée et expliquée à tous les membres, en garantissant de façon absolue l’anonymat des réponses.

Structure du questionnaire

 

Le questionnaire est constitué de quatre parties, une déclaration générale d’abus (7 questions), puis une description très détaillée des différents types d’abus (environ 100 questions), les conséquences (environ 30 questions), et les souhaits notamment de témoigner (5 questions).

La déclaration générale d’abus pose la question des abus vécus en dehors ou au sein du groupement. Les conséquences permettent d’identifier la présence d’un traumatisme psychique actif.

Résultats

 

Avec une opération bien préparée il est possible d’obtenir un taux élevé de retours, largement majoritaire.

Les études réalisées ont fait apparaître les résultats suivants :

  • Selon le niveau de dérive et d’emprise (passé) le nombre de personnes affectées d’un psycho-trauma contracté au sein du groupement peut être véritablement élevé.
  • Dans les communautés chrétiennes, éventuellement en présence de vœux religieux, les actes sexuels (sur adultes) sont des pourvoyeurs importants de traumas psychiques. Des actes de gouvernement gravement maltraitants peuvent également avoir cet effet.
  • Les troubles psychiques de type psycho-traumatique contractés au sein du groupement sont très fortement corrélés à une désespérance existentielle (idées suicidaires, sentiment d’un avenir bouché) et à une quasi impossibilité de prier. La désespérance existentielle est notée dans le trouble de stress posttraumatique complexe de la CIM-11 (« impression d’être diminué, vaincu ou inutile »), et encore plus nettement dans le trauma de type III de Solomon et Heide (Solomon Eldra, Heide Kathleen, « Type III Trauma: Toward a More Effective Conceptualization of Psychological Trauma », International Journal of Offender Therapy and Comparative Criminology, vol 43-2, 1999, pp. 202-210).
  • Le souhait de témoigner des personnes victimes peut être réparti en trois catégories, l’acceptation d’un témoignage public, le souhait de témoigner de façon anonyme et le souhait de ne pas témoigner. Le dernier est le plus fréquent, le souhait de ne pas témoigner, ensuite le second, le souhait d’un témoignage anonyme, et enfin le premier, l’acceptation d’un témoignage public, qui est nettement minoritaire.

 

Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur ce questionnaire vous pouvez adresser une demande à l’adresse mail suivante : questionnaire.vsdp@cestadireasso.org.