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Une urgence, remettre l’histoire à l’endroit

Lors de maltraitances et plus particulièrement d’abus l’absence de reconnaissance de sa responsabilité par l’abuseur mais aussi l’absence de reconnaissance par le monde environnant va entrainer ipso facto la prise en charge de cette responsabilité par la victime. C’est cette inversion de responsabilité qui va être en partie la cause de la culpabilité, de la honte et de l’angoisse déstructurantes chez la victime.

Il y alors urgence à désamorcer le mensonge car l’oppression qu’il fait subir à la victime peut rapidement conduire à des conduites mortifères.

La remise du monde à l’endroit entrainera immédiatement un soulagement en desserrant l’étau de l’humiliation, de l’incompréhension, de la confusion et redonnera une capacité à respirer et par là même à vivre.

Il y a urgence et en même temps la capacité de prise de conscience par la victime est la plupart du temps très réduite ; la victime est entrainée depuis déjà bien longtemps à ne plus exercer son jugement, son discernement, son intelligence. Elle a le plus souvent adhéré à un système qui lui a été imposé par la violence ou par l’emprise voire par une affection trompeuse.

Il y a donc urgence à aider les victimes à reconnaitre ce qu’elles ont vécu ; le respect et la délicatesse sont de mise. Le respect se reconnait par une compétence la plus solide possible ; la délicatesse s’exerce en reconnaissant que chacun de nous aurait pu vivre ou subir la même chose.